Je m'offre cet automne une semaine d'immersion photographique en montagne en compagnie d'un photographe de talent : Alexandre Deschaumes.
L’automne en montagne a ce quelque chose de magique : la lumière se fait plus douce, les forêts s’embrasent de couleurs dorées, et les premières neiges viennent poser leur voile silencieux sur les sommets. C’est dans ce décor de rêve que j’ai eu la chance de participer à un stage photographique en immersion dans la vallée de la Clarée, encadré par Alexandre Deschaumes, photographe de renom, et Xavier Lequarré, photographe, enseignant de yoga et de méditation.
Une semaine d’immersion au cœur de la nature
Pendant une semaine, nous avons été accueillis dans un gîte chaleureux à Névache, en demi-pension. Les repas, préparés avec soin, étaient un vrai régal après les longues journées passées dehors, les yeux remplis d’images et de lumière.
Chaque matin débutait par une séance de yoga guidée par Xavier, dans une atmosphère paisible. Ce moment de recentrage, d’écoute du souffle et du corps, permettait de se connecter profondément à soi avant de se relier à la nature. En journée, la méditation en nature nous aidait à poser le regard différemment — à photographier avec plus de justesse, de présence, et de sensibilité.
Un groupe de passionnés venus de tous les horizons
Nous étions dix stagiaires, tous passionnés par la photographie et la nature.
Il y avait Élodie et Aurélie, deux sœurs venues de Belgique pour perfectionner leur pratique photo. Delphine, photographe et baroudeuse d’Alsace, qui a l’oeil pour repérer les meilleurs angles de prise de vue. Tiphaine, ma partenaire nikoniste, photographe de concert et de nature aguerrie, que je remercie chaleureusement de m’avoir fait tester son précieux matériel.
Vinay et Taylor, venus des Pays-Bas, vivaient là leurs premières vacances sans leur jeune enfant — un moment de reconnexion à eux-mêmes, entre montagne et créativité. Un couple venu de ma région : Pascal, pêcheur et photographe passionné par le travail d’Alexandre, et Chantal, toujours présente pour savourer un bain de nature. Enfin, Guillaume, professionnel lyonnais de la photographie et véritable encyclopédie de la technique, complétait ce groupe éclectique et bienveillant.
Pour nous guider lors des randonnées, nous étions accompagnés par Jacques, guide de montagne toujours de bonne humeur, photographe lui aussi, et conteur d’histoires passionnantes sur la région et ses cimes.
Des conditions rêvées pour les amoureux de la lumière
La météo fut… capricieuse. Et donc idéale pour les photographes !
Brumes enveloppantes, ciels tourmentés, averses de neige, reflets sur les lacs cristallins, forêts en feu, sommets poudrés de blanc — tout semblait conspirer pour nous offrir un festival de textures et d’émotions visuelles.
Ces conditions changeantes demandaient de la patience, de la sensibilité et de la réactivité — exactement ce qu’Alexandre et Xavier cherchaient à nous faire explorer : la photographie comme une forme de contemplation active, un dialogue entre le monde extérieur et notre monde intérieur.
Une expérience transformatrice
Au-delà de la technique, ce stage fut une véritable immersion sensorielle et spirituelle.
Entre les moments de silence, les échanges passionnés sur la lumière, et les marches dans la forêt, quelque chose s’est déposé : une nouvelle manière de voir, de ressentir, de photographier.
J’en suis revenu avec des images dont je suis particulièrement fier, mais surtout avec une inspiration renouvelée et un regard apaisé. La vallée de la Clarée, dans sa beauté sauvage, a laissé une empreinte durable dans mon cœur de photographe.
Un stage photo nature en conscience encadré par Alexandre Deschaumes et Xavier Lequarré.
Depuis 2014, Alexandre et Xavier explorent le monde à travers la photographie et l’observation du vivant, cherchant à capter la beauté et l’énergie des paysages tout en restant connectés à soi.
Leurs stages photo en pleine nature invitent à plonger pleinement dans la nature, à ralentir, à observer et à se reconnecter à l’instant présent, en explorant à la fois les panoramas grandioses et les trésors cachés — textures, détails et vie sauvage.
Chaque pas, chaque regard devient une occasion d’allier technique et créativité, pour laisser émerger ce que l’on cherche vraiment à exprimer. Les moments de partage et d’échanges nourrissent l’inspiration, offrent un regard croisé et créent un espace bienveillant où la magie de la créativité peut apparaître.
Je vous recommande chaudement de vivre la magie des paysages du monde aux côtés d’Alexandre et Xavier, lors d’un stage photo dans les Alpes, la Patagonie, l’Écosse ou l’Islande.
Souffles fantômatiques d’automne en Clarée
Quand les brumes s’élèvent au petit matin, la vallée de la Clarée se transforme en un monde suspendu entre rêve et réalité. Les arbres disparaissent, les contours s’effacent, et seuls subsistent les murmures du vent et de l’eau. Dans ces instants fragiles, la lumière devient une matière vivante, modelant le paysage comme un souvenir qui se dévoile puis s’efface. C’est dans ce théâtre éphémère que j’ai cherché à capter la respiration même de la montagne, entre mystère et silence.
Textures vivantes et silencieuses
Dans le silence feutré des sous-bois, l’automne tisse sa palette éclatante. Les fruits rouges des sorbiers éclatent comme de petites braises parmi les aiguilles dorées des mélèzes, dont les pointes oscillent du vert profond à l’orange lumineux. Entre deux branches, la première neige se dépose, fine et éphémère, soulignant la délicatesse du décor. Chaque détail devient un monde à lui seul, un fragment de forêt où la couleur et la texture racontent le passage du temps. Cette série est une exploration intime de ces nuances vivantes, à la frontière entre la chaleur de l’automne et la promesse de l’hiver.
Quand les hautes cimes se dévoilent
Quand la brume se déchire lentement, les pointes rocheuses surgissent comme des îles perdues dans un océan de nuages. Les Roches de Crépin, la Crête du Diable et la Grande Chalanche apparaissent alors, fugitives et majestueuses, entre lumière et effacement. La montagne se révèle par fragments, dessinant des silhouettes fantomatiques baignées de silence. Dans ces instants suspendus, j’ai cherché à capturer le souffle même de la Clarée — ce moment fragile où la nature se montre, puis se retire aussitôt dans son mystère.
Les hauts vallons de la Vallée Étroite aux portes de l’hiver
Dans les vallons de Peyron et de Tavernette, les alpages et pelouses alpines se parent d’ocres profonds avant de céder peu à peu la place aux premières neiges. Sur ces pentes encore tièdes de lumière, le blanc s’invite par touches légères, dessinant des motifs éphémères entre herbes sèches et roches froides. Les mélèzes dorés scintillent une dernière fois avant le silence hivernal, tandis que les crêtes s’enveloppent de brume et de givre. Ces paysages de transition racontent la respiration de la montagne, son passage délicat entre la chaleur de la terre et le souffle glacé de l’hiver naissant.
Ambiance picturale dans la tourmente des neiges automnales
Lorsque les averses de neige s’abattent sur les forêts et rochers de la Clarée, le monde se dissout dans un flou mouvant, comme un tableau en train de se peindre. Les contours s’effacent, la lumière se fragmente, et chaque image devient une impression fugitive, un geste de nature. Dans ces moments de tourmente douce, la photographie rejoint la peinture — non pas pour décrire, mais pour évoquer. Cette série est un hommage à la matière du vent, de la neige et de la lumière, où le hasard compose mieux que la main humaine.
Capturer l’insaisissable ballet des torrents de montagne
Dans les torrents de la Clarée, l’eau danse sans jamais se répéter. Par le jeu des poses lentes et des filés, j’ai cherché à révéler l’âme mouvante de ces rivières — leur rythme secret, à la fois puissant et délicat. Entre rochers sombres et mousses éclatantes, la lumière s’enroule autour des courants comme une mélodie liquide. Ces images sont une tentative de saisir l’insaisissable, de transformer le mouvement en matière, et le temps qui fuit en pure sensation visuelle.
Plongée macro dans la forêt de la Clarée
Au cœur de la forêt, dans le silence des sous-bois, le regard se fait plus attentif. Les fleurs séchées, les gouttes d’eau suspendues et les textures fragiles deviennent alors des mondes à part entière. À travers la macro et la proxiphotographie, j’ai cherché à révéler cette beauté discrète, souvent invisible à l’œil pressé. Chaque image est une respiration miniature, une trace de vie captée entre deux souffles, où la poésie se niche dans le plus infime détail.
Le royaume des falaises de la haute montagne
Dans les hauteurs de la Clarée, les falaises se dressent comme des cathédrales de pierre, façonnées par le temps, le vent et la lumière. Les premières neiges s’y plaquent en fines arabesques, révélant les strates et les fractures du relief. Par instants, la brume s’élève et effleure la roche, adoucissant les contours, transformant la montagne en un décor presque irréel. Entre plans larges et détails minéraux, j’ai cherché à capturer cette rencontre entre la matière et l’air, entre la solidité du monde et sa part d’invisible. Dans ce royaume silencieux, la pierre semble respirer, vivante sous le voile mouvant des nuées.
